Le parisien : Tout savoir sur l’éthylotest obligatoire


Alors que les premiers départs en vacances ont commencé, les conducteurs doivent maintenant avoir un éthylotest dans leur voiture.

Les départs en vacances se précisent. Il y avait beaucoup de monde sur les routes, dans les gares et les aéroports hier. Mais c’est le week-end prochain qui marquera le top départ, et Bison Futé a classé rouge les vendredi 6 et samedi 7 juillet. Ces déplacements seront placés cette année sous le signe de l’éthylotest, obligatoire à partir d’aujourd’hui dans la voiture. Revue de détail de ce qu’il faut savoir sur le sujet.

Quel est l’objectif ?
Depuis 2006, l’alcool est passé devant la vitesse comme première cause de mortalité routière. Depuis 2010, cette cause est à l’origine de 31% des accidents mortels. C’est pour cela que l’éthylotest s’est imposé. « En Angleterre ou dans d’autres pays du nord de l’Europe, les conducteurs ont dans leur grande majorité compris qu’il ne faut pas prendre le volant après avoir bu, observe Frédéric Péchenard, délégué interministériel à la sécurité routière. L’idée est d’inciter les gens à adopter le réflexe de l’autocontrôle en cas de doute. Un éthylotest à demeure dans la boîte à gants est un rappel permanent du danger de l’alcool au volant. Nous comptons sur les conducteurs pour changer, mais aussi sur leurs passagers, femmes et enfants, pour leur rappeler l’importance de se contrôler avant de démarrer. »

Qui est concerné ?
Le texte qui entre en vigueur aujourd’hui parle de « tous les conducteurs de véhicules terrestres à moteur ». Automobilistes, chauffeurs de poids lourds et motards sont donc concernés. Curieusement, les pilotes de petits scooters (ceux de 50 cm3) sont épargnés. Une anomalie « incompréhensible » pour les associations de sécurité routière.

Combien en acheter ?
La règle veut que tout conducteur soit en mesure de présenter, lors d’un contrôle, un éthylotest non usagé ou, dans le cas d’un modèle électronique, en état de marche. La logique impose donc, si l’on veut respecter le texte à la lettre, de posséder au moins deux éthylotests pour pouvoir se contrôler avant de partir puis, dans le cas d’un contrôle, en présenter un second.

Lequel choisir ?
Chimique ou électronique, le choix appartient au conducteur. Dans tous les cas, mieux vaut se tourner vers les produits bénéficiant de la certification NF, seule garantie d’un modèle conforme à la législation. Attention à la date de validité d’un éthylotest chimique, qui devient périmé au bout de deux ans. On en trouve en pharmacies, dans les grandes surfaces et stations-service à des prix entre 1 € et 1,50 € l’unité pour des modèles chimiques (ballons) et à moins de 100 € pour des modèles électroniques réutilisables.

Comment l’utiliser ?
Il est recommandé de souffler dans le ballon « une heure après avoir absorbé une boisson alcoolisée car l’alcoolémie maximale est atteinte environ une heure après la dernière consommation d’alcool ».

Que risque-t-on ?
Rien, car à partir d’aujourd’hui et tout au long de l’été, le non-respect de la mesure n’est pas sanctionné. Ce n’est qu’à partir du 1er novembre que les forces de l’ordre, dans le cadre d’un contrôle routier, pourront verbaliser. Il reste que le tarif de la contravention, seulement 11 € pour une infraction constatée, est critiqué pour ne pas être assez dissuasif. « Ce montant, particulièrement faible comparé aux 135 € d’un gilet ou d’un triangle de pré-signalisation, montre qu’il n’y a aucune cohérence dans l’échelle des priorités et des valeurs », critique Jean-Baptiste Iosca, avocat très expérimenté du contentieux routier.

Pourquoi les associations rechignent ?
La mise en œuvre de la mesure, décidée sous la présidence de Nicolas Sarkozy, est jugée « pas toujours adaptée » par François Hollande. Les associations d’usagers et de victimes de la route sont plus critiques et parlent d’une « mesurette » et même du « dernier gadget » de la sécurité routière. Chantal Perrichon, présidente de la Ligue contre la violence routière, rappelle que « 80% des accidents liés à l’alcool sont provoqués par des gens ayant plus de 1,2 g d’alcool dans le sang », donc se sachant pertinemment ivres.

Le Parisien
Aymeric RENOU | Publié le 01.07.2012

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