Perrichon président !!!


Nous en sommes en 2022. Le gouvernement français s'apprête à publier les chiffres de la mortalité routière. Les dernières mesures prises par l'Etat s'inscrivent dans le programme "zéro mort sur les routes" décidé par le nouveau président de la République, Chantal Perrichon : limitation à 15 km/h en ville et 50 km/h sur autoroute, interdiction de parler à ses enfants ou d'écouter de la musique en conduisant, 10 ans de prison pour téléphone au volant, et perpétuité pour conduite en état d'ivresse.

Dans son bureau, alors que le pays retient sans souffle en attendant l'annonce de ce premier bilan, le ministre de la Vie éternelle, fébrile, se fait communiquer les statistiques par ses conseillers. C'est le drame : il y a eu un mort sur les routes en 2021. "Encore ! Quelle tragédie. C'est un mort de trop, évidemment, s’énerve le ministre. Puisque le peuple est irresponsable, il n'y a plus qu'une solution : interdire la mort."

Ce scénario un brin provoquant illustre une situation bien réelle. La semaine passée, le ministre de l'Intérieur a publié les chiffres 2014 de la sécurité routière. Bilan : 3388 décès, soit une hausse de 3,7%. Dans la foulée, Bernard Cazeneuve, implorant la nécessite d'une "prise de conscience réelle" (les autres étaient bidons ?), a annoncé un 347ème plan d'urgence. Mesure phare : l'interdiction de l'oreillette au volant, avec amende à la clé.

Une mesure de bon sens ? On n'en sait rien. Il n'existe aucune statistique officielle sur les décès liés à l'utilisation d'un kit mains-libres. Rien, zéro, nada. Résultat, si cette mesure - comme je le pense - n'a aucun impact ou presque sur les chiffres de l'année prochaine, il faudra bien trouver autre chose. Car je vous l'annonce d'ores et déjà en exclusivité mondiale : le prochain bilan, même en baisse, comportera des morts. J'ignore combien, mais ce sera trop. C'est toujours trop.

Voilà tout le problème. Conduire une automobile est risqué, et le sera toujours. C'est triste, mais c'est comme ça. On peut interdire l'alcool au volant, le téléphone, l'autoradio (bientôt ?), mais on ne peut pas interdire la maladresse, l'inattention, la bêtise, tout simplement. Or dans notre société actuelle, le risque n'est plus acceptable, et la mort, dès qu'elle n'est pas naturelle, insupportable. Mais surtout, elle fait peur. Nos gouvernants le savent, et pour eux, cette peur est une aubaine : ils vous promettent un avenir sans risque ou presque contre votre bulletin de vote, et quelques menues amendes que vous paierez sans rouspéter puisqu'il s'agit là d'une noble cause nationale : sauver des vies.

Cette méthode est efficace. Non pas pour réduire drastiquement la mortalité au volant, car quoi qu'il arrive, celle-ci ne pourra mécaniquement pas pas baisser en dessous d'un seuil de 2000 ou 3000 décès dès lors que cohabitent chaque jour 40 millions d'automobilistes et motards sur les routes. En revanche, elle est d'une incroyable efficacité pour vous faire avaler toujours plus d'interdictions, et donc toujours plus d'amendes, pour au final renflouer incognito les caisses d'un Etat aux abois. Il n'y a pas de meilleur payeur que celui qui a peur. En attendant, peut-être un jour, l'interdiction officielle de la mort.

Soyez prudents sur les routes.

INTERVENTIONS

Maître Iosca intervient dans les plus grands médias français

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